Blé Goudé à la CPI : né avant la honte !

Article : Blé Goudé à la CPI : né avant la honte !
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9 octobre 2014

Blé Goudé à la CPI : né avant la honte !

S’il est une gymnastique intellectuelle dont sont friands les intello chez nous en Afrique, c’est bien cet exercice de foutage de gueule permanent qu’illustre à merveille l’allégorie de l’homme d’Église : « Faites ce que je vous demande et non ce que je fais ». Aujourd’hui, pour être un leader d’opinion en Afrique, la recette est connue : avoir une belle phraséologie, tricoter quelques petites anecdotes bien épicées sur les tribulations du néocolonialisme, donner à consommer sans modération une suite bien cousue de litanies pour caresser dans le sens du poil ce sentiment anti-occident tant en vogue au sein de l’opinion publique africaine. Et hop, le tour est joué !
Charles Blé Goudé est le symbole d’actualité de cette clique de tribuns qui connaissent la recette à merveille. Ils jouent leur rôle d’acteur à la perfection. A un point tel que leur public, l’opinion publique, heureux dindon de la farce, délègue sa liberté de penser à ces dealers…leaders d’opinion. Une fois que la cour des fanatiques est constituée, le mal est incurable. N’allez surtout pas expliquer à quelques férues de la série « 24H Chrono » que Jack Bauer n’est pas Kiefer Sutherland. C’est un peu comme si vous essayiez de convaincre un « jeune patriote » que Charles Blé Goudé, l’homme, et « le Général de la rue », sont deux personnages différents, l’un étant une réalité visible et connue, l’autre, un personnage de cirque prestant avec talent. C’est raté d’avance ! Mais on ne perd rien à essayer…
Dans le film qui se jouait autour de la crise ivoirienne, Charles Blé Goudé incarnait un personnage, « Le général de la rue », pourfendeur du néocolonialisme, haranguant les foules aux rythmes de « jolis treillis…on va les déshabiller…héééé !». Faisons la part des choses. « Le général de la rue » est un acteur. Un bon acteur. Talentueux. Il porte avec grand art la voix de cette Afrique qui insupporte le néocolonialisme, abhorre les réseaux de la françafrique, exècre tout ce qui remet en question la souveraineté de nos Etats Africains. Ceux qui le prennent pour modèle poussent le zèle jusqu’à stigmatiser les autres, ces africains qui sont allés à l’école du colon, qui ne s’abreuvent d’info que sur les chaines de télévision du Colon, qui alignent leurs théories sur celle du Colon.
Charles Blé Goudé, lui, n’a rien à voir avec le « Général de la rue » ou l’image que ses obligés en ont. Pour le « Général de la rue » et la frange de l’opinion qu’il représente, la CPI est une sorte de machin, qui n’existe que pour humilier les dirigeants africains. Mais si vous lui demander son avis à Charles Blé Goudé, il vous dira qu’il n’a pas confiance à la justice de son pays. Entre le tribunal du Colon et celui de la Côte d’Ivoire, le patriote « Général de la rue », s’il existait dans la vraie vie, aurait méconnu à la Cpi le droit de le juger, lui l’Africain qui insupporte tout ce qui rappelle le néocolonialisme. Mais attention, l’individu requinqué qui est à la CPI, c’est Charles Blé Goudé, l’homme, le vrai. A la différence des discours enflammés du « général de la rue », Charles Blé Goudé, lui, sait très bien là où ses droits en tant qu’humain seraient les mieux respectés. A ne donc pas confondre avec le patin qui, dans sa tenue d’acteur, fustige ce tribunal du Colon auquel tout panafricaniste digne du nom ne ferait pas allégeance ! Mais du film à la réalité, le fossé est grand, l’enjeu aussi…
Des Charles Blé Goudé, vous en trouverez à foison sur le continent. Ils stigmatisent tout ce qui vient de l’occident, font des discours poétiques sur le panafricanisme. Une fois qu’ils ont assez pillé les ressources de leur pays et qu’il faut assurer une meilleure éducation à leur rejeton, c’est vers l’occident qu’ils tournent le regard. Vous avez dit Panafricanistes ?! Ils jurent la main sur le cœur et la mine presque sincère que les problèmes des africains doivent se gérer en Afrique entre africains, mais dès une situation sanitaire nécessite une évacuation sanitaire dans sa propre petite famille, on sait où atterrira le malade : en occident ! Vous avez dit panafricanistes ?! Comme l’ami Blé Goudé, ils vous feront de si beaux discours sur les raisons pour lesquelles il faudrait bruler la CPI, mais attendez de les voir aux prises avec la justice de leur pays pour découvrir le vrai visage de ces panafricanistes des planches de théâtre. D’aucuns brandiront leur second passeport, de nationalité française en général, pour revendiquer le droit d’être jugé dans « leur » pays. Ne riez pas ! D’autres, à l’image de Charles Blé Goudé, enfileront leur tenue d’enfant de chœur, et exploiteront à loisir et avec talent la tribune de la CPI pour expliquer aux dindons de la farce que lui, Charles Blé Goudé, n’a jamais fait de mal à une mouche. Il demandera qu’il plaise à la Cour de ne surtout pas entretenir la moindre confusion entre lui et l’autre, le « général de la rue ». Lui, Blé Goudé, est un sain. Le personnage, « g »néral de la rue » n’était en réalité que l’acteur d’un feuilleton, « 24h Chrono à Abidjan », qui endeuilla plus de trois mille familles. Mais qu’importe ! Puisqu’on vous dit qu’il ne s’agissait là que d’un film !!!
Revenons à la réalité. Ça se passe à la CPI. Et ce qu’il s’y joue ressemble à un autre film. Un film qu’on pourrait intituler : né avant la honte…
On vous connaît ! Oui…on vous connaît !!!

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Commentaires

RitaFlower
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Désolée.Je n'aime pas du tout ce que vous dites et de la manière dont vous le dites quitte à choquer vos lecteurs et vos lectrices d'ailleurs.Vous ne cachez meme pas votre aversion manifeste pour Charles Blé Goudé.J'ai envie de vous dire qu'il est facile de tirer sur une ambulance.Je ne tomberais pas non plus dans ce débat stérile de l'Afrique contre l'Occident.La Cote d'Ivoire est un pays que je connais bien puisque j'y suis née et j'y ai encore des liens forts.Une mort n'a pas de couleur politique.C'est une perte pour la nation toute entière.Au nom de toutes ces innoçentes victimes qui ont perdu la vie pendant cette crise post-électorale, chacun se doit aujourd'hui d'avoir un discours d'apaisement. Enfin,pour parler de la CPI.Juste vous dire qu'elle ne lit pas le droit.Elle fait de la politique.C'est une honte pour qui?l'histoire de la Cote d'Ivoire n'est pas un film mais belle et bien une réalité. Une Franco-Ivoirienne et fière de l'etre.

Colince Yann
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Merci pour la profondeur de vos propos. Ceci dit. Vous n'aimez pas du tout ce que je dit? Rassurez-vous, ce n'est nullement l'objectif recherché. Oui, oui, oui, vous avez parfaitement le droit de ne pas aimer. Pour le "débat stérile de l'Afrique contre l'occident", c'est encore votre droit absolu de ne pas y succomber. Ce qui n'empêchera pas la quasi totalité de nos "dealers d'opinion" de continuer d'en faire leur fonds de commerce politique. Par ailleurs, j'aurai pu vous livrer le fond de ma pensée sur cette façon de brandir vous origines: " Une Franco-Ivoirienne et fière de l'être"...Non, non, non ne vous sentez pas obligée de justifier votre existence. Je ne tomberai pas dans ce débat stérile d'origine, encore moins de race, ni de religion. Nous sommes une seule et même humanité. "Il est facile de tirer sur l'ambulance", dites-vous par ailleurs. Blé Goudé, ambulance !!! Permettez-moi d'emprunter une fois encore vos propres propos: "Au nom de toutes ces innocentes victimes qui ont perdu la vie pendant cette crise post-électorale, chacun se doit aujourd’hui d’avoir un discours d’apaisement." Ne confondons pas apaisement et provocation, parce que là, Blé Goudé ambulance, de qui se moque-t-on? Au fond, nos positions sont inconciliables. Je ne suis pas moi aussi d'accord avec ce que vous dites, ni cette manière condescendante de le dire; personne n'a de leçon de bonne conduite à professer à personne. Nous avons juste l'obligation d'avoir un minimum d'égard les uns vis-à-vis des autres. Bien à vous!

RitaFlower
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IL n'y a aucune condescendance dans mes propos.Je ne brandis pas mes origines comme vous le supposez.Nul besoin de justifier mon existence sur cette Terre des Hommes.Dommage que vous vous focalisiez en permanence sur le cas Blé Goudé.Lorsque je parle de discours d'apaisement,je pense à la société civile et non à la classe politique ivoirienne dont je n'attends plus rien depuis bien longtemps.Au delà des clivages ethniques,politiques et religieuses.Seul la Paix,m'importe pour la Cote d'Ivoire.Si vous trouvez que nos positions sont inconciliables parce que je suis en désaccord avec vous,c'est votre droit de le penser. Merçi de m'avoir permis de m'exprimer librement içi.

Colince Yann
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Vous connaissez la belle formule :"Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire". Revenons à ma publication. Vous vous méprenez sur le fond. C'est objectif de penser que je focalise sur lui. Mais ce n'est pas l'objectif.Y en marre de ces agitateurs qui invitent à longueur de discours à boycotter les enseignements de l'occident, alors que leurs enfants y font leurs études. Je dénonce ceux qui professent que l'Afrique seule peut et doit guérir de ses maux, alors qu'ils se soignent eux-mêmes en occident. ET j'ai choisi, pour illustration, un personnage qui n'a de cesse de pourfendre l'existence même de la Cpi alors que dès que l'occasion s'est présentée, il a pensé que son salut, il l'obtiendra non pas dans un tribunal africain, mais là-bas en occident. Grosso modo, voilà ce que j'essaye de dénoncer dans mon papier. Et Blé Goudé est le prétexte que l'actualité du moment m'offre pour m'étendre sur ces sujets. Ceci dit, ce ne sera pas honnête de ma part de ne pas assumer le fait que Blé Goudé ne soit pas ma tasse de thé préférée. Si j'en ai le droit...