La première fois que cela lui arrivait !

Article : La première fois que cela lui arrivait !
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27 mars 2015

La première fois que cela lui arrivait !

Un mercredi de pluie… juste quelques semaines après le mercredi des Cendres. Comme un reclus condamné à revenir sans cesse sur le lieu de ses crimes, je reviens de la Sorbonne, théâtre privilégié de mes péchés mignons. Il est 22 heures. Il fait un froid de canard. Je retrouve mon domicile, comme un nourrisson retrouve le sein de sa mère après avoir essayé en vain de jouer avec le téton de son père. Ma chérie m’accueille.
– Hey, Colince, tu sors encore d’où à pareille heure ?
« Comme il avait plu, il m’a plu de prendre quelque chose de glacé avant de rentrer », lui ai-je répondu, tout en essayant de lui faire une bise. Mais à la senteur de l’odeur des turbines de la Sobebra (Société béninoise de brasseries) qui se dégageait de ma bouche, elle a esquissé quelques pas en arrière pour esquiver ma bise, se sauvant ainsi de cette mauvaise haleine, la mienne, qu’elle exècre comme il n’y a pas de mots pour le dire. Scène de ménage tombée dans la monotonie…
Je me dirige vers la chambre. Elle me rappelle que je dois prendre une douche. Je lui rappelle que la pluie m’y a déjà aidé, en indiquant mes vêtements à peine trempés. Elle me lance : « Sale garçon ! », à quoi je réplique : « La nature aime les contraires ! ». Et je me retourne pour la gratifier d’un sourire malicieux en espérant qu’il sera contagieux comme d’habitude. Echec !
e glisse dans la chambre et, sans prendre une douche, je fonce sur mon laptop pour prétexter d’un boulot urgent à finir au moment où j’aurai à décliner son invitation à passer à table. Je me connecte sur Internet, question de tuer le temps, en attendant cet instant où elle me rejoindra enfin au lit, cet instant où mes doigts auront, peut-être, l’autorisation de taquiner sa robe de nuit, après d’intenses moments de négociations (ça se passe toujours ainsi les soirs où je pue l’alcool : je dois d’abord réussir un nouveau test de séduction pour avoir le droit d’exercer mon devoir conjugal).
Bref, en attendant, je me suis donc connecté. J’ai ouvert ma page Facebook. J’ai parcouru quelques ‘‘notifications’’. J’ai accepté les demandes d’amis…Et hop ! A peine l’avoir introduit dans ma liste d’amis, un profil « pénètre » mon in box… C’est un profil de femme.
Elle : Bsr Monsieur ! Merci pour l’ajout
Moi : Bsr ma chère ! Merci pour la demande
Elle : sourire
Moi : …
Elle : J’adore vos écrits. Je jouis chaque fois que je vous lis
Moi : Ô ooh ! Merci, c’est gentil. Mais je vous assure que ce n’est pas fait exprès.
Elle : Mdrrr ! Dites-moi, vos histoires, elles sont réelles ou c’est juste pour amuser la galerie ? Vous êtes vraiment un amateur d’ivresse ou vous écrivez tout ça juste pour vous amuser ?
Moi : Ceux qui ne s’amusent pas ne vivent pas…
La discussion s’est poursuivie. Nous avons longuement parlé, de tout et de rien, de son brillant cursus académique, de la rondeur de mon ventre, de sa belle photo de profil, de mes goûts pervers. Bref, comme je l’ai dit, nous avons parlé, de tout et de rien ! Elle a trouvé cela amusant. Et elle m’a demandé si j’étais aussi amusant dans la vraie vie. Je lui ai dit que c’était facile à vérifier. Dans la foulée, je lui ai proposé un rencart à la Sorbonne (une buvette) dès le lendemain, jeudi. Elle a accepté « juste par curiosité », m’a-t-elle dit.
Le lendemain, à la Sorbonne, mon terrain de chasse, je suis assis peinard et j’attends. A 21 heures, comme convenu, une dame débarque. Je la vois en vrai pour la première fois, mais je la reconnais tout de suite, tellement j’ai maté ses photos sur son mur Facebook la veille. Apparemment, elle aussi m’a reconnu du premier regard. Elle arrive à ma hauteur et sans autre forme de procès, ni civilités, le dialogue s’engage.
Elle : Ah, Dieu soit loué, tu es vraiment nain, un peu vilain et vraiment ventru, comme je l’espérais !
Moi (souriant malgré la douche froide de l’accueil) : Je ne peux hélas pas en dire autant de toi…
(On s’installe, de façon à être en tête-à-tête ! Je demande une béninoise, elle commande de l’eau minérale, Possotomé. En attendant, la conversation se poursuit)
Elle : J’aime te lire. J’ai aimé la discussion d’hier nuit sur la Toile avec toi et j’avais peur de me retrouver devant un garçon présentable et de tomber sous le charme physique. J’aurai eu honte de moi de m’éprendre pour quelqu’un que j’ai rencontré sur le net. Ça fait trop ‘‘fille facile’’ et de mœurs légères. Je déteste ça. Heureusement, tu n’es pas mon genre…
Moi : Si ça peut te rassurer, je n’aime pas les femmes belles et intelligentes. Vous êtes très souvent des « biens publics » et moi, je n’ai pas l’esprit de partage. Bref, toi aussi tu n’es pas mon genre…
(Nos commandes arrivent. Elle me sert. Elle se sert. Nous levons nos verres et buvons à la santé des rencontres insolites sur Facebook)
La conversation repart. Je parle ; elle rit. Elle parle ; je souris. On papote. Je passe d’une bouteille de béninoise (bière) à la suivante, à un rythme effréné. La même bouteille d’eau minérale, elle passe d’un verre à un autre, à un rythme mesuré. La familiarité s’installe. Elle m’avoue que je suis une dangereuse compagnie (« tu es plaisant et donc, dangereux », me lance-t-elle). Je ne comprends pas. Je n’essaie pas de comprendre. Je lui avoue à mon tour que j’aime les folies parce que pour moi, celui qui ne s’amuse pas ne vit pas. Elle m’avoue qu’elle aussi aimerait un jour faire une de ces folies, s’amuser, perdre la tête… Je saute sur l’occasion et lui propose un truc de fou. Elle me regarde les yeux hors de l’orbite, comme si le ciel lui était tombé sur la tête. « Mais…Mais… Tu es vraiment un… » Elle n’a pas pu achever sa phrase, tellement elle paraissait horrifiée par l’indécence de ma proposition…
Je ne sais plus très bien ce qui s’est passé exactement par la suite. Je me rappelle juste que dix minutes plus tard, nous étions elle et moi dans un lieu d’intimité aux environs du stade de l’amitié. (Ceux qui ne s’amusent pas ne vivent pas.) Je me suis amusé à porter ma main à la fermeture arrière de sa robe. Elle n’a rien dit. Je me suis amusé à être plus audacieux. Elle n’a rien dit. Je me suis amusé à aller plus loin. Elle a réagi… La suite a ressemblé à un tourbillon de passion…
D’amusement en amusement, je dois avouer que nous nous sommes amusés comme vous n’avez pas idée. Quinze minutes après, nous redescendions sur terre. A ce moment, j’ai eu une pensée amusée pour cet Oncle qui m’a dit un jour : « Tu aimes trop t’envoyer en l’air ». J’ai souri. Elle m’a regardé, elle a souri, façon : « Je n’en reviens pas ! » Et la conversation est repartie :
Elle : c’est la première fois que je fais ça le premier soir !
Moi : …
Elle : Le pire, c’est que j’ai aimé ! Tu t’imagines ! Ô mon Dieu !!!
Moi (pour détendre l’atmosphère) : Je propose qu’on laisse Dieu en dehors de tout ceci…
Comme je l’espérais, elle a souri… Et cela m’a fait penser à l’une de mes phrases cultes : « Souris à la vie… Et elle te rendra ton sourire ! »

PS : Ne perdez pas votre temps à juger ma vie ; prenez plutôt du bon temps à vivre la vôtre !

Colince Yann, l’irrécupérable !

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