Blaise Compaoré et Compagnie : partir ou rester ?

Article : Blaise Compaoré et Compagnie : partir ou rester ?
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13 octobre 2014

Blaise Compaoré et Compagnie : partir ou rester ?

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Qui l’eût cru ?! Pur produit de l’exemplaire démocratie sénégalaise, l’actuel président Macky Sall a tranché : Blaise doit rester ! Et ceci, au nom de la stabilité de la sous-région, selon le successeur d’Abdoulaye Wade. D’aucuns parleront de pragmatisme. D’autres diront : foutaise ! Personne ne cherchera vraiment à trancher sur le fond. Le débat sans fin peut donc continuer, en attendant l’heure H pour apprécier l’ampleur de l’hécatombe. Mais l’objet de mon incompréhension est ailleurs…
Je ne nous comprendrais donc jamais ? Un jour on pleure en chœur et à chaude larme la disparition de Mouammar Kadhafi, perçue dans l’imagerie populaire comme LA cause du chaos actuel en Libye. Et le jour d’après, quand Macky  »sale » emprunte au même raisonnement pour promouvoir la confiscation du pouvoir au Burkina Faso, les admirateurs du Guide de Syrtre osent crier haro sur le baudet… De quel droit? ! De qui se fout-on à la fin?

Ce n’est pas parce que certaines vérités froissent notre orgueil et nous renvoient à nos propres turpitudes qu’il faut s’interdire d’oser les regarder en face. Le principal coupable de la situation qui prévaut actuellement en Libye c’est Mouammar Kadhafi. J’ai dit ! Le Guide de Syrtre avait instauré dans ce vaste Petro-land un régime de personnification, de personnalisation et de patrimonialisation du pouvoir qui ne pouvait s’inscrire que dans une vision : « Après moi le chaos » S’il n’y avait pas eu l’intervention de l’Otan, Kadhafi étant un mortel, aurait tôt ou tard fait le grand saut vers l’immortalité. Quelle que soit les circonstances dans lesquelles il aurait alors rendu l’âme, qui peut prétendre que le destin de la Libye de l’après-Kadhafi n’était pas condamné à emprunter le chemin sur lequel le pays semble embourbé actuellement ?

Que l’on ne s’y trompe pas : c’est la fin des pouvoirs sans fin consensuelle qui font le lit des crises en Afrique. Si Paul Biya, Obiang Nguéma, Blaise Compaoré et tous les autres confiscateurs du pouvoir ne préparent pas l’alternance de leur vivant, chacun a une idée du chaos dans lequel sombreront leurs pays respectifs quand ils seront pris d’une mort subite. Même le palliatif en vogue sur le continent, cette espèce de « PAPAdocratie » à laquelle il a fallu faire recours dans l’urgence pour sauver les meubles chez Kabila, Eyadema, Bongo, etc., pour assurer la continuité, ne fera au mieux que retarder l’échéance.

Au Burkina (comme partout ailleurs), il ne s’agit donc pas de savoir si Blaise Compaoré doit partir ou rester. La question est tranchée, par les lois de la nature : il partira ! Et, ironie de la situation, c’est Blaise Compaoré lui-même qui apporte la seule piste de solution lucide à cette situation similaire dans de nos états, en indiquant dans une récente édition du Magazine Jeune Afrique : « Je partirai. Mais la question est de savoir comment et quand… »

Comment et quand ? Blaise Compaoré et ses pairs doivent libérer leurs pays respectifs. Comment ? L’idéal serait qu’ils le fassent de leur plein gré. Quand ? Il urge que le processus commence maintenant ! S’il devait en être autrement, Compaoré et compagnie seront à mes yeux les seuls responsables du chaos dans lequel sombreraient leurs pays respectifs.
Plaise aux mannes de nos ancêtres que l’âme du Guide de la révolution libyenne guide dans la réflexion ces confiscateurs du pouvoir encore en activité sur le continent, et les emmène à prendre conscience que l’heure de la rédaction de leur testament politique a sonné. Parce qu’à toujours vouloir le faire plus tard, il risque d’être…trop tard !

J’ai dit pour moi!

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