Colince Yann

Le Tout Puissant, Kadhafi, les rois d’Afrique et la démocratie

L’affabulateur, par la magie d’une imagination fertile, a pu établir la connexion avec l’autre monde dont il nous rapporte quelques échos. Avril 2011 : Mouammar Kadhafi embarque dans le vol pour l’immortalité. Une fois débarqué dans le grand monde et malgré son état, extrêmement amoché, il se dirige directement vers le Maître des lieux.
– Tout Puissant ! Tout Puissant ! Tu as vu ce que ces mécréants m’ont fait sur Terre ? Regarde-moi ! Regarde le travail de Sarkozy et ses amis ? Eh Tout Puissant …Toi-même regarde ! Comment as-tu pu les laisser me faire ça, à moi !!!
Son interlocuteur le regarde, sincèrement attristé. Et, comme pour relativiser la situation, tourner la page et inviter le nouveau venu dans le monde nouveau et plus beau, le Maître des lieux s’engage.
– Toi aussi Mouammar, depuis plus de 42 ans que tu étais au pouvoir, tu ne trouves pas que c’était…
– Quoi ? L’interrompit Kadhafi, hors de lui. Tu dis quoi ? Héééé, Tout Puissant… Héééé, Tout Puissant … C’est Toi qui oses me dire ça ??? Mais Toi, ça fait combien de temps que tu es là et personne ne te dit rien, hein ??? Moi Mouammar, j’ai fait 42 ans de pouvoir… Et toi ? Et Toi ?
Sur ces mots et sans attendre son reste, il fit dos à son interlocuteur, s’en alla avec furie tout en maugréant, rageur : « D’ailleurs, les choses vont changer ici… Walaï ! ça va changer… »
Revenons sur Terre…
Les 29 et 30 septembre derniers, il s’est tenu à Dahè en République du Bénin, un sommet des Rois et autres autorités traditionnelles et coutumières du continent, ‘‘autour des questions de Paix et de l’émergence en Afrique’’, indiquait la note d’invitation de Sa Majesté Awiyan KOKPON HOUDEGBE, Roi de Dahè, à ses pairs. A la fin des travaux, les participants que nous avons pu rencontrer nous ont exposé, avec enthousiasme, quelques résolutions prises par ce syndicat des rois…oups…cette conférence des rois d’Afrique. Ce que nous avons retenu ? Nos Majestés étaient en conclave à Dahè pour étudier les voies et moyens allant dans le sens de la défense de leurs intérêts. Tenez ! Ils veulent une plus grande implication des autorités traditionnelles qu’ils sont dans la gestion du pouvoir de la république. Ne riez pas, c’est sérieux. Nos Majestés en ont par-dessus la tête de ne pas exister du tout dans l’ordre protocolaire au cours des manifestations officielles auxquelles elles sont conviées. Elles vivent comme une humiliation d’être reléguées aux dernières loges, aux yeux de leurs sujets. Les rois d’Afrique veulent un quota dans le nombre de députés dans les parlements futurs de nos Assemblées nationales. Ils veulent plus de Sénateurs dans leurs rangs. Mieux, ils veulent carrément une institution constitutionnelle entièrement dédiée, une sorte de « Chambre des lords », qui aura pour attribution, entre autres, de veiller à la paix et de conduire le processus de réconciliation partout où de besoin sur le continent.
Nous avons osé quelques petites préoccupations. Comment des autorités traditionnelles, qui doivent de fait se mettre au-dessus de la mêlée, peuvent-elles, ne seraient-ce qu’envisager de se mettre en situation de compétition avec leurs propres sujets dans le cadre de joutes électorales, les élections législatives, par exemple ? Qui incarnerait désormais l’unité du royaume, l’autorité morale, le dernier recours entre fils et fils du royaume, si la tête couronnée, le gardien du temple, choisit de prendre une couleur politique ? Comment un pouvoir d’essence divine, peut-il lorgner les titres que s’attribuent les petits mortels ? Devant cette avalanche d’inquiétudes qui masquaient mal un coup de gueule, nos majestés ont fait la moue. Mi- dubitatifs, mi- intrigués, mi- embarrassés, on sentait bien que l’inspiration tardait à venir. Finalement, l’un s’est risqué à une explication : « Vous savez, nous autres Rois d’Afrique, sommes à la fois des êtres matériels et immatériels…. » Allez comprendre : leur moi matériel, l’homme que chacun d’eux est avant tout, a tout à fait le droit d’être candidat au poste de député dans son canton. De l’autre côté, le moi immatériel, la divinité qu’il incarne, doit rester au-dessus de la mêlée. Nous garderons pour nos ‘‘esprits tordus’’ et ‘‘occidentalisés’’ les questions que soulève une telle explication.
A ceux qui s’étonnent du rapport des jeunes générations à nos traditions africaines, c’est aux dépositaires, aux « Gardiens de nos traditions » qu’il faut poser certaines questions ! Le ver est dans le fruit…
Le « roi des rois d’Afrique, paix à son âme, n’est pas étranger à cette prise de conscience bizarroïde qui agite l’esprit de nos têtes couronnées. Nous en parlerons à l’occasion de notre prochain accès de crise blasphématoire. Nous évoquerons aussi la nouvelle vie de l’ami Kadhafi et ses envies soudaines de démocratie dans le monde des plus nombreux. Tout ceci dans notre prochain billet : « l’Opposant au régime du Tout Puissant »
Affaire à…(ne pas) suivre !


Blé Goudé à la CPI : né avant la honte !

S’il est une gymnastique intellectuelle dont sont friands les intello chez nous en Afrique, c’est bien cet exercice de foutage de gueule permanent qu’illustre à merveille l’allégorie de l’homme d’Église : « Faites ce que je vous demande et non ce que je fais ». Aujourd’hui, pour être un leader d’opinion en Afrique, la recette est connue : avoir une belle phraséologie, tricoter quelques petites anecdotes bien épicées sur les tribulations du néocolonialisme, donner à consommer sans modération une suite bien cousue de litanies pour caresser dans le sens du poil ce sentiment anti-occident tant en vogue au sein de l’opinion publique africaine. Et hop, le tour est joué !
Charles Blé Goudé est le symbole d’actualité de cette clique de tribuns qui connaissent la recette à merveille. Ils jouent leur rôle d’acteur à la perfection. A un point tel que leur public, l’opinion publique, heureux dindon de la farce, délègue sa liberté de penser à ces dealers…leaders d’opinion. Une fois que la cour des fanatiques est constituée, le mal est incurable. N’allez surtout pas expliquer à quelques férues de la série « 24H Chrono » que Jack Bauer n’est pas Kiefer Sutherland. C’est un peu comme si vous essayiez de convaincre un « jeune patriote » que Charles Blé Goudé, l’homme, et « le Général de la rue », sont deux personnages différents, l’un étant une réalité visible et connue, l’autre, un personnage de cirque prestant avec talent. C’est raté d’avance ! Mais on ne perd rien à essayer…
Dans le film qui se jouait autour de la crise ivoirienne, Charles Blé Goudé incarnait un personnage, « Le général de la rue », pourfendeur du néocolonialisme, haranguant les foules aux rythmes de « jolis treillis…on va les déshabiller…héééé !». Faisons la part des choses. « Le général de la rue » est un acteur. Un bon acteur. Talentueux. Il porte avec grand art la voix de cette Afrique qui insupporte le néocolonialisme, abhorre les réseaux de la françafrique, exècre tout ce qui remet en question la souveraineté de nos Etats Africains. Ceux qui le prennent pour modèle poussent le zèle jusqu’à stigmatiser les autres, ces africains qui sont allés à l’école du colon, qui ne s’abreuvent d’info que sur les chaines de télévision du Colon, qui alignent leurs théories sur celle du Colon.
Charles Blé Goudé, lui, n’a rien à voir avec le « Général de la rue » ou l’image que ses obligés en ont. Pour le « Général de la rue » et la frange de l’opinion qu’il représente, la CPI est une sorte de machin, qui n’existe que pour humilier les dirigeants africains. Mais si vous lui demander son avis à Charles Blé Goudé, il vous dira qu’il n’a pas confiance à la justice de son pays. Entre le tribunal du Colon et celui de la Côte d’Ivoire, le patriote « Général de la rue », s’il existait dans la vraie vie, aurait méconnu à la Cpi le droit de le juger, lui l’Africain qui insupporte tout ce qui rappelle le néocolonialisme. Mais attention, l’individu requinqué qui est à la CPI, c’est Charles Blé Goudé, l’homme, le vrai. A la différence des discours enflammés du « général de la rue », Charles Blé Goudé, lui, sait très bien là où ses droits en tant qu’humain seraient les mieux respectés. A ne donc pas confondre avec le patin qui, dans sa tenue d’acteur, fustige ce tribunal du Colon auquel tout panafricaniste digne du nom ne ferait pas allégeance ! Mais du film à la réalité, le fossé est grand, l’enjeu aussi…
Des Charles Blé Goudé, vous en trouverez à foison sur le continent. Ils stigmatisent tout ce qui vient de l’occident, font des discours poétiques sur le panafricanisme. Une fois qu’ils ont assez pillé les ressources de leur pays et qu’il faut assurer une meilleure éducation à leur rejeton, c’est vers l’occident qu’ils tournent le regard. Vous avez dit Panafricanistes ?! Ils jurent la main sur le cœur et la mine presque sincère que les problèmes des africains doivent se gérer en Afrique entre africains, mais dès une situation sanitaire nécessite une évacuation sanitaire dans sa propre petite famille, on sait où atterrira le malade : en occident ! Vous avez dit panafricanistes ?! Comme l’ami Blé Goudé, ils vous feront de si beaux discours sur les raisons pour lesquelles il faudrait bruler la CPI, mais attendez de les voir aux prises avec la justice de leur pays pour découvrir le vrai visage de ces panafricanistes des planches de théâtre. D’aucuns brandiront leur second passeport, de nationalité française en général, pour revendiquer le droit d’être jugé dans « leur » pays. Ne riez pas ! D’autres, à l’image de Charles Blé Goudé, enfileront leur tenue d’enfant de chœur, et exploiteront à loisir et avec talent la tribune de la CPI pour expliquer aux dindons de la farce que lui, Charles Blé Goudé, n’a jamais fait de mal à une mouche. Il demandera qu’il plaise à la Cour de ne surtout pas entretenir la moindre confusion entre lui et l’autre, le « général de la rue ». Lui, Blé Goudé, est un sain. Le personnage, « g »néral de la rue » n’était en réalité que l’acteur d’un feuilleton, « 24h Chrono à Abidjan », qui endeuilla plus de trois mille familles. Mais qu’importe ! Puisqu’on vous dit qu’il ne s’agissait là que d’un film !!!
Revenons à la réalité. Ça se passe à la CPI. Et ce qu’il s’y joue ressemble à un autre film. Un film qu’on pourrait intituler : né avant la honte…
On vous connaît ! Oui…on vous connaît !!!


Françafrique, façon de voir

Façon de voir la Françafrique
Façon de voir la Françafrique

Voyons autrement cette image

L’homme représente un dirigeant de l’Occident.
La femme représente un dirigeant africain.
Le fils représente l’opinion dominante en Afrique…

Résumons : Oui, l’Occident vole les ressources indispensables à la croissance de l’Afrique. Mais serait-ce possible si nos dirigeants n’étaient pas complices, complaisants, consentants… CON…

Voilà toute l’histoire. L’Africain est si prompt à s’en prendre au dirigeant de l’Occident qui vole ses ressources naturelles quand bien même ce dernier n’a aucun compte à lui rendre; et si lent à demander des comptes au dirigeant africain sans le consentement de qui ce pillage de ressources ne serait pas possible…


Adrien HOUNGBEDJI, le Nicolas Sarkozy d’Afrique?

 

Parfois, ce que vous êtes parle si fort que l’on n’entend plus ce que vous dites. Dans le cas d’Adrien HOUNGBEDJI et de Nicolas SARKOZY, il serait peut-être plus juste de remarquer que : « Ce que vous êtes par la voix de presse est si fort que l’on n’entend plus ce que vous dites par voie de presse ». La preuve ?

 

L’un faisait hier dimanche sa deuxième sortie télévisuelle depuis sa défaite aux élections présidentielles de mars 2011 au Bénin. L’autre, lui aussi et le même jour, faisait sa deuxième sortie, là aussi sous la forme une d’interview télévisée, après sa défaite aux élections présidentielles d’avril-mai 2012 en France. Dans l’un comme dans l’autre cas, les deux figures de l’animation de la vie politique dans leurs pays respectifs ont choisi d’incarner une posture d’homme providentiel. Le premier pour sauver la démocratie béninoise en panne de consultations électorales. Le second, pour sauver une France qui ploie sous le joug du chômage, ne sachant plus si elle doit s’en remettre au président le plus impopulaire de la cinquième république ou se jeter, comme en désespoir de cause, dans les bras du ‘‘F-haine’’ (ne pas lire FN…). Bref, Adrien HOUNGBEDJI et Nicolas SARKOZY ont crevé l’écran hier. Mais nonobstant la portée et parfois la gravité, des sujets abordés par l’un comme par l’autre, l’événement, une fois encore, était plutôt au déchainement médiatique qui embrase l’opinion publique nationale dans leurs pays respectifs chaque fois que HOUNGBEDJI et SARKOZY montent au créneau….

  L’homme et quelques-uns de ses faits d’arme, avant le vif du sujet

Adrien HOUNGBEDJI est un Béninois né en 1942. A 25 ans, il est déjà Docteur d’État en droit de la faculté de droit de Paris (1967), et major de l’École nationale de la magistrature française la même année. En 1968, il démissionne du poste de Procureur de la République pour ne pas avoir sur la conscience le poids de la condamnation d’un innocent à 20 ans de prison pour raison politique. La même année, il s’inscrit au barreau de Cotonou où il dirige un important cabinet d’avocats. En 1975, il est arrêté pour la seconde fois (la première remontant à 1972) et condamné à mort pour avoir accepté d’assurer la défense d’un opposant au régime d’alors. Dans ce contexte d’années noires pour les droits de l’Homme, l’un des plus brillants Avocats de sa génération payera un très lourd tribut de ses convictions. Ses biens seront confisqués (pendant quinze années). Il connaîtra la prison. Ensuite l’évasion. Après, l’exil.  A 33 ans, sa réputation était déjà faite. Sa richesse aussi. On ne refera pas ici toute l’histoire…

  L’ère du Renouveau démocratique

En 1990, dans la foulée de la chute du mur de Berlin et du discours de la Baule, un vent de démocratisation souffle sur l’Afrique. Au Bénin, on a pris plusieurs longueurs d’avance sur l’histoire. Etudiants, syndicalistes et autres, différentes couches sociales n’avaient pas attendues les soubresauts mondiaux pour prendre leur destin en main, à travers divers combats citoyens qui connaîtront leur heureux et retentissant épilogue par la conférence nationale souveraine des forces vives du pays de février 1990. L’Afrique tient son berceau de la démocratie. A la faveur d’une loi d’amnistie générale, tous les exilés signent chacun son ‘cahier d’un retour au pays natal’. S’ouvre alors l’ère du renouveau démocratique qui permettra au Bénin d’incarner la référence démocratique en Afrique…Au moins jusqu’en 2006!

Adrien Houngbédji, un des personnages centraux de ses années de renouveau démocratique, est de tous les combats, avec des fortunes diverses. Co-fondateur d’un parti politique au nom tout trouvé (le PRD, parti du renouveau démocratique), il devient le premier Président de l’Assemblée nationale de l’ère du…renouveau démocratique (1991-1995). Entre 1996 et 1998, il est le ‘‘premier ministre’’ poste qui n’existe pas dans la constitution du pays) sous le régime du Général Kérékou qu’il a contribué à ramener au pouvoir par la voie des urnes. Houngbédji deviendra président de l’Assemblée nationale pour la seconde fois (1999-2003).

 

 Un parcours politique mi-figue mi-raison

De 1991 à ce jour, Adrien HOUNGBEDJI aura pris part, comme candidat, à toutes les élections présidentielles de l’ère du renouveau démocratique (1991, 1996, 2001, 2006, 2011), améliorant son score au fil des années, sans pour autant jamais atteindre la première marche du podium et toucher au saint-graal, la Marina (présidence de la république). En 2006, candidat malheureux au second tour, Adrien HOUNGBEDJI reconnaît très vite sa défaite, félicite le vainqueur et coupe ainsi l’herbe fraiche sous les pieds des croque-morts qui espéraient faire fortune autour du business florissant de contestation d’élections en Afrique. En 2011, alors que tout semblait indiquer que son heure de gloire avait enfin sonné, Adrien HOUNGBEDJI se fait une fois de plus coiffer au poteau. Une défaite d’autant plus renversante que la victoire de son principal adversaire, le président sortant, le même qui lui avait déjà ravi la vedette en 2006, est acquise dès le premier tour, fait inédit à l’ère du renouveau démocratique. Cette fois-ci, ça y est, croient savoir les ‘‘hommes d’affaires de temps de guerre civile’’, qui sont convaincus que Adrien Houngbédji ne se laissera pas voler sa victoire.

Il est vrai que cette fois-là, la tentation est grande. 2011 était l’ultime chance de réaliser LE rêve de sa carrière politique, puisqu’il sera désormais frappé par la limite d’âge à partir de 2016. Ainsi donc, à la différence de 2006, HOUNGBEDJI ne reconnait pas la victoire du président Boni YAYI. Le candidat malheureux est sérieusement tenté par une aventure de revendication de ‘‘sa’’ victoire. L’homme de conviction et ardent artisan du maintien d’un climat de paix sociale au Bénin, renonce finalement à incarner l’homme par la faute de qui le havre de paix qu’est le Bénin serait devenu un arbre de guerre. Mais que l’on ne s’y trompe pas, celui qui, dans son QG de campagne déclarait en 2011 après les résultats : « Les dictatures se nourrissent de nos peurs », cet Adrien HOUNGBEDJI là, aujourd’hui encore, se considère selon ses propres termes sur l’émission ‘‘Zone France’’ de Canal3 Bénin (N° 127 du bouquet Canalsat) du dimanche dernier, comme ‘‘le candidat déclaré perdant’’. Allez comprendre !

Mais hélas, qu’importe les considérants ! L’histoire ne retiendra que les résultats, lesquels indiquent qu’en vingt années de participations aux élections présidentielles, Me Adrien HOUNGBEDJI est crédité de la peu flatteuse note de 20/20 années d’échecs (1991 – 2011). Une performance qui est toutefois loin de refléter la valeur ou le parcours d’un homme qui, finalement, était sans doute trop authentique pour incarner la première personnalité dans un Etat membre d’une Afrique toujours en quête d’imitation, de mimétisme et de falsification de sa propre histoire. Adrien HOUNGBEDJI, trop vrai pour être président ? Il n’est pas interdit de le penser…A qui la faute ?

H comme HOUNGBEDJI. H comme Haine des valeurs : la faute aux médias ?

En dépit d’un parcours qui impose le respect, l’image d’Adrien HOUNGBEDJI ne passe pas. C’est un fait ! Il doit ses revers systématiques aux élections présidentielles à cet élément déterminant : un portrait falsifié de l’homme et vendu à l’opinion publique avec une réussite exaspérante.

Un exemple. Adrien HOUNGBEDJI est dépeint comme un « traître » par ses rédempteurs et adversaires politiques bien aidés sur le coup par les médias. Sa ‘‘traitrise’’ ? Arrivé en troisième position au cours des élections présidentielles de 1996, il se retrouve ainsi et de facto dans une position de « faiseur de roi ». Il appellera à voter au détriment du président sortant d’alors, Nicéphore D. SOGLO, consacrant ainsi le retour au pouvoir par la voie des urnes du Général Mathieu Kérékou qui s’était offert une retraite totale aux lendemains des événements de 1990. La vérité est que cette traitrise est pour le moins poussive et tient plus d’une simple vue de l’esprit que d’une réalité connue. En effet, il n’existe à cette époque aucun accord politique entre la RB (de SOGLO) et le PRD (de HOUNGBEDJI) pour qu’on puisse parler de traitrise. Mais à force de répéter un gros mensonge, il finit par s’installer dans l’imagerie populaire comme une vérité de Lapalisse. On aura beau rappeler aux faibles d’esprit qui se sont laissé nourrir à cette thèse que HOUNGBEDJI n’a violé aucun pacte, aucun accord, aucun traité qui aurait lié RB et PRD, ils s’empresseront chaque fois de rétorquer : « Alors, pourquoi a-t-il demandé pardon en 2011 ? ». Belle interrogation…

A ce sujet, il importe de souligner qu’à la veille des élections présidentielles de 2011, une coalition de partis politiques dits de l’opposition créé un front commun baptisé l’Union fait la Nation (UN), composé entre autres grands partis de l’arène politique nationale, de la RB et du PRD. Pour mettre toutes les chances de victoire de son côté et battre le président sortant, l’UN choisit d’aller aux élections en rangs serrés derrière un candidat unique. Adrien HOUNGBEDJI est le meilleur atout de la coalition pour affronter le président sortant Boni YAYI. La RB, qui n’a pas digéré la défaite de 1996, pose une condition pour apporter son soutien au candidat HOUNGBEDJI du PRD : des excuses pour l’acte posé en 1996. Au cours de cette sortie d’excuses publiques revendiquées par la RB et fortement médiatisée, Adrien HOUNGBEDJI, fait la lecture d’une note où les mots sont choisis avec soin pour satisfaire l’ego de la famille RB tout en évitant l’humiliation quelque peu recherchée. Il explique ainsi qu’en 1996, il a agi non pas pour trahir, mais dans l’intérêt de son parti, le PRD. En quintessence, il déclarera : « Je croyais bien faire pour mon parti ; si j’ai blessé en agissant ainsi, je demande pardon ! ». Et comme il fallait s’y attendre, chacun continue aujourd’hui encore d’apprécier cette sortie suivant ses propres sensibilités.

Cet épisode est tout à l’image de l’homme et de son parcours, faite de controverses, de non-dits, de concours de mauvaise foi. En dépit de ce choix qu’il a payé de toute sa vie politique, Adrien HOUNGBEDJI est une sorte de souffre-douleur de luxe pour la presse locale et partant, pour l’opinion publique nationale. Ainsi, ayant finalement été désigné candidat unique de l’UN pour les élections présidentielles de 2011, sa campagne électorale a été fortement handicapée par un autre faux procès. Plus précisément le groupe qui portait sa candidature, l’UN, et lui-même, ont fortement souffert de l’image qu’on a réussi à peindre d’eux au sein de l’opinion à savoir un regroupement régionaliste. Comble de l’ironie pour cet homme du ‘sud’ qui appela en 1996 à voter pour un homme du ‘nord’ au détriment de son ‘‘frère’’ du sud…

Voilà l’homme en entier. Un personnage politique de premier plan, ayant occupé de hautes fonctions, mais qui traine le malheur de n’avoir laissé aucune « casserole » notable sur son passage, réduisant ainsi ses détracteurs à mettre leur imagination fertile et leur mauvaise foi chronique à contribution pour servir à l’opinion, via les médias, le scalp de cet homme qui a tant fait pour la préservation de la paix dans son pays…

 

    Dernière sortie de HOUNGBEDJI : la vindicte médiatique de trop ?

Adrien HOUNGBEDJI a donné de la voix hier pour la première fois depuis sa défaite, certes non consommée, en mars 2011. La première fois qu’il s’était exprimé, il s’était surtout agi d’une virée nombriliste faite de petits règlements de compte entre amis politiques d’hier, pour dire sa part de vérité sur les rumeurs autour du remboursement de ses frais de campagne et marquer sa distance avec ses alliés circonstanciels de l’Union fait la nation.

Par contre, Me Adrien HOUNGBEDJI qui s’est exprimé hier au cours de l’émission Zone Franche était un homme d’Etat, venu tirer la sonnette d’alarme face à l’enlisement de la machine électorale et jouer ainsi sa partition dans la préservation de la paix sociale dans son pays. Le contexte dans lequel il intervenait est connu de tous. Depuis plus de quinze mois, le mandat des élus locaux et municipaux (maires) est arrivé à terme, mais les populations ne peuvent pas choisir leurs nouveaux élus locaux, faute de l’existence d’une Lépi (liste électorale permanente informatisée) crédible et à jour. Pour ne rien arranger, la Cour constitutionnelle nationale, organe suprême de régulation des institutions (dont les décisions sont sans recours), a entretemps pondu une décision qui rend impossible l’organisation de toute consultation électorale qui ne se ferait pas sur la base de la Lépi.

Quid de la disponibilité de cette Lépi ? Bien futé qui pourrait permettre de voir clair autour de ce véritablement serpent de mer. Le Cos-Lépi, organe chargé de superviser la correction et la mise à jour de ce fichier électoral, réclame plus que le milliard pour rendre dans les délais une Lépi fiable pour l’organisation des élections locales (communales et municipales) avant la fin l’année en cours. Ce qui permettrait de mettre ainsi fin à plus d’une année d’illégitimité dans laquelle baigne actuellement tous les maires et autres élus locaux en toute allégresse (et insouciance ?). De son côté, le gouvernement subordonne désormais le décaissement du moindre kopeck à l’audit de la révision de la Lépi en cours. Toutes choses qui plongent l’avenir de toutes les consultations électorales dans un schéma fait d’imbroglio d’où il est difficile de démêler les écheveaux.

C’est dans cette atmosphère teintée d’incertitude et d’amoncellement de nuages sur l’avenir que Me Adrien HOUNGBEDJI a choisi de donner de la voix, pour indiquer la voie à suivre et sortir le pays de l’impasse. Pourquoi cette sortie médiatique ? Pour rappeler la position de son parti sur certains sujets brûlants de l’actualité. Pour faire une petite révélation sur sa première rencontre avec le président Boni YAYI après 2011 qui avait fait coule tant d’encre, et délier tant de (mauvaises) langues. Pour dire son exaspération de constater qu’on en demande un peu trop à son parti et pas assez aux autres. Pour grimacer et assumer son malaise quand les journalistes remarquent que lui, l’homme de convictions, se pose aussi désormais comme la caution morale d’une gestion clanique du pouvoir, puisque le fils, Me Freddy HOUNGBEDJI, a été récemment parachuté à un poste juteux au sein de la Céna (Commission électorale nationale autonome) par les soins du parti que dirige le père.

Une image qui ne passe pas
Une image qui ne passe pas

La victime du K.O ne cherche qu’à éviter le chaos

En vérité, dimanche dernier, Adrien HOUNGBEDJI n’était pas venu sur les plateaux de Canal3 pour s’adresser au peuple béninois. Non ! C’est au président Boni YAYI lui-même qu’il voulait s’adresser. Pour lui demander de convoquer le corps électoral afin de sauver le processus démocratique au Bénin, pépinière de la démocratie africaine. HOUNGBEDJI voulait aussi prendre le peuple à témoin. Gouverner c’est prévoir, rappellera-t-il, pour tirer la sonnette d’alarme sur le risque auquel s’exposera le pays s’il devait se retrouver en avril 2015 sans renouvellement du mandat des députés. Chacun a pu saisir l’allusion claire aux (d)ébats incestueux sur la révision de la constitution, qui sera le sport favori dans certains Etats africains dans les mois à venir (Burkina Faso, RDC, Congo, etc…).

Le Bénin, qui reste cahin-caha l’un des meilleurs champs d’expression du jeu démocratique en Afrique du fait de la vitalité de ses institutions (l’Assemblée nationale en l’occurrence) et de la qualité de ses grandes figures (HOUNGBEDJI et autres) sans compter une bonne partie de la ‘‘société civile’’ qui sait se démarquer de sa société ‘‘si vile’’, ce Bénin-là a désormais le fardeau de se poser en ultime rempart, s’il le faut, de l’aspiration des nouvelles générations à vivre selon les valeurs et principes de la démocratie. C’est pour préserver cette démocratie béninoise devenue référence continentale, pépinière et laboratoire de la démocratie en Afrique, que Me Adrien HOUNGBEDJI a pris la parole dimanche. Mais le message est-il passé ?

Dimanche dernier, Adrien HOUNGBEDJI, l’homme d’Etat, l’homme qui aime son pays d’un amour par toujours réciproque, cet homme-là, a fait son devoir. Du même coup, les préposés à l’intoxication ont repris du service. Une jeunesse en proie au désœuvrement et dont malléable à souhait a investi les réseaux sociaux (et pas seulement) pour une œuvre de lynchage médiatique pour ternir l’image de Me Adrien HOUNGBEDJI. Des préposés à l’intoxication, des Agents et contractuels de l’effronterie rivalisent d’expressions irrévérencieuses avec la bénédiction de leurs pourvoyeurs en clés de connexion et crédits internet, tout ceci dans le risible dessein d’essayer de tuer politiquement un homme dont on sait que les ambitions personnelles sont pourtant mortes et enterrées en mars 2011. Eh oui ! La victime de ce qu’on a appelé au Bénin le K.O électoral, quand on lit entre les lignes, ne cherche en définitive qu’à éviter à son pays, comme il l’a toujours fait, une situation de chaos…

Mais hélas, on n’échappe pas à son karma. Adrien HOUNGBEDJI est un homme qui fait plaisir à être détester. Cette fois encore, croyant sans doute bien faire, le gibier est venu de lui-même s’offrir en pâture en se jetant dans la fosse médiatique. Les insulteurs publics de tous poils, cette frange de la jeunesse d’Afrique désœuvrée et autres chiots de chasse rémunérés, ont de quoi se soustraire momentanément à l’ennui. Me Adrien HOUNGBEDJI a parlé : leur dîner est servi ! Il faut maintenant justifier les émoluments de « fin de mois ». Ce ne sera pas suffisant pour leur « faim du mois », mais ce assez pour marquer chez eux la ‘‘fin du Moi’’ si tant est qu’il a un jour existé chez cette espèce le moindre soupçon de fierté ou de dignité…

On en vient à paraphraser Gérard DEPARDIEU pour adresser une question aux marionnettistes, ceux-là qui dans l’ombre tirent les ficelles de la naïveté crasse de la frange de cette génération inconsciente. Question à une balle : « Pourquoi tant de passion à dire tant de mal d’un homme qui fait tant de bien pour son pays ? » Pourquoi !!!

Colince Yann, libre penseur


Bonjour tout le monde !

Salutations à tous
Pourquoi m’en cacher! J’ai rêvé de ce moment. Enfin, me voici ici! Je ne vous promets pas que cette histoire qui commence baignera dans une ambiance de lune de miel. Pas parce que je serais un cracheur de fiel, bien au contraire. Pour tout dire, je suis un « écrits vains »; les plus complaisants lisent « écrivain ». J’ai appris à lire et à écrire à l’école buissonnière; cela se ressent d’ailleurs très nettement dans mes délires et dans l’ire qu’ils provoquent. Vous n’allez pas vous y plaire, mais c’est plus que certain, vous n’allez pas vous ennuyer.

J’ai pensé que pour un premier contact, les présentations s’imposaient. Alors voilà, je suis perçu comme un polémiste. Il est vrai que je suis plutôt dans la pro-VOCATION, comme certains sont dans l’anti-vocation. J’adore heurter de front et de plein fouet autour des sujets tabous. Il y a même chez moi cette propension à me prendre pour le petit zorro en guerre contre la dictature de la pensée dominante. J’abhorre ceux que les foules adorent. Les aveugles qui s’étaient trouvé un « guide » à Syrtre en savent quelque chose; les enfarinés du boulanger d’Abidjan aussi. Suprême indélicatesse, je voue un culte (je n’ai même pas honte de le confesser, pauvre de moi!) à un « NAINdividu » qui cristallise tellement de haine et de rancooeur, et pas seulement à cause du discours de Dakar.
Vous aurez compris que je ne me suis pas lancé dans cette aventure pour une hypothétique quête d’amis; ceci dit, je ne suis pas là non plus parce que mon psy m’aurait prescrit de me constituer une ration quotidienne d’antipathie à faire pâlir de jalousie les gars de Boko haram. Simplement, j’estime que la quête de « j’aime » et de commentaires dithyrambiques n’est pas un gage de sécurité pour ma liberté de penser. Alors entre dire ce que les gens veulent entendre (héro) ou dire exactement ce que je pense (zéro), j’ai clairement choisi d’être un moins que rien.
Autant le dire: vous ne risquez pas de m’aimer. ça tombe bien: j’aime pas qu’on m’aime.
Voilà, vous ne direz pas demain que vous n’aviez pas été prévenus. A bientôt!